TUNISIE: PROMULGUE PAR LA PRESIDENCE, LE BUDGET NE PASSE PAS DANS LA POPULATION

Publié le 27 December 2022

En Tunisie, une nouvelle loi de finances a été promulguée vendredi dernier et depuis lors, les habitants n’ont cessé d’exprimer leur mécontentement. La polémique survient alors que la Tunisie traverse une période d’extrême instabilité économique et politique.

Falone AZINLO

Bien qu’elle ait été annoncée vendredi soir, veille du week-end, la loi de finances est toujours sous le feu des projecteurs en Tunisie. Couplée à des augmentations d’impôts, elle a provoqué un tollé. Avocats, syndicalistes ou encore experts-comptables redoublent de critiques à l’égard du texte. Pour eux, augmenter les impôts revient à rendre la vie difficile au peuple. Dans le même temps, certains craignent que la hausse des taxes n’alimente l’inflation, d’autant plus que le document appelle également à une baisse des prix du carburant.

Certaines aides aux familles les plus pauvres ont été approuvées, mais cela n’a pas suffi à étouffer les critiques. Surtout en l’absence de parlement, les décisions étaient prises à Carthage, siège du président. Le chef de l’exécutif a également augmenté le budget de l’État de 18 milliards d’euros à 21 milliards d’euros en un an.

En centralisant tout le pouvoir, Kais Saïed risque désormais de centraliser toutes les doléances. Plus que jamais, le président tunisien semble confronté à une réalité. Les dirigeants de Carthage sont actuellement tiraillés entre les besoins sociaux de sa population et l’ordre du Fonds monétaire international (FMI), qui réglemente l’émission de nouveaux emprunts pour rétablir les comptes publics.