Togo : Nouvelles attaques meurtrières dans le Nord du pays

Publié le 19 July 2022
Togo : Nouvelles attaques meurtrières dans le Nord du pays

Cette nouvelle vague d’attaques meurtrières qui s’est déroulée dans le Nord Togo, vendredi 15 juillet dernier, suscite bien d’interrogations au sein de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer. La situation est telle que les partis politiques du pays, essentiellement ceux de l’opposition, n’hésitent plus à donner de la voix.  

Par Roland Achille DIDE

Au Togo, c’est la stupéfaction après les attaques meurtrières qui ont eu lieu, le week-end dernier dans la région des Savanes au Nord du pays. Il s’agit de la quatrième agression jihadiste en l’espace de huit mois dans cette région frontalière du Burkina-Faso. Le bilan de ces attaques qui concernent 4 villages n’est pas encore connu. Cependant, plusieurs sources avancent un nombre considérable  de victimes.  

Devant cette insécurité qui n’en finit plus, l’inquiétude des populations ne fait que grandir. On assiste de plus en plus au déplacement des habitants de la zone qui tentent de se mettre à l’abris dans des lieux à priori plus sécurisés. Dans un communiqué rendu public le samedi 16 juillet, l’État-major des armées togolaises  évoque des attaques « coordonnées et complexes » qui ont « fait plusieurs morts et quelques blessés ». Il invite aussi les populations « à ne pas céder à la panique ».

L’opposition demande une décrispation politique 

De son côté, l’opposition politique togolaise monte au créneau pour demander des comptes au gouvernement. « Nous demandons que soit mise en place une commission d’enquête indépendante. Il y a des compétences au Togo; Les organisations de défense des droits de l’homme sont là. Mais, au besoin, cette commission pourrait être aussi internationale » affirme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, la secrétaire générale de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA).

Celle qui milite également pour la démocratie et les droits de l’homme dans plusieurs organisations de la société civile togolaise invite aussi le gouvernement à poser des actes concrets pour apaiser les cœurs meurtris des populations et surtout pour régler le problème politique actuel auquel le pays est confronté et qui divise profondément la classe politique.

Le président du Parti des Togolais propose quant-à lui trois solutions pour faire face à la menace terroriste. « D’abord il faut rétablir la confiance entre la population et l’armée. D’autre part, je pense qu’il est nécessaire de décrisper la situation politique et troisièmement, j’ajouterai que sur un plan social, la population est à la limite du supportable» a souligné Nathaniel Olympio.

Tout en se montrant très préoccupé par la situation, l’exécutif togolais affirme que de nouvelles mesures vont être prises, au-delà de l’Etat d’urgence sécuritaire décrété mi-juin dans la région des Savanes, pour protéger non seulement les populations et leurs biens mais également les activités économiques.