Tchad-Niger Sauver le G5 Sahel, un défi pour les deux pays

Publié le 15 July 2022
Tchad-Niger Sauver le G5 Sahel, un défi pour les deux pays

Le président du Niger Mohamed Bazoum, a été à Ndjamena pour une visite de travail et d’amitié du 12 juillet au13 juillet. Avec son homologue tchadien Mahamat Idriss Déby ils ont échangés sur le retrait du Mali du G5 Sahel, la lutte contre le terrorisme dans les régions et la transition tchadienne. 

Par Nadège Amoussou

L’objectif de cette visite du chef d’Etat nigérien à N’Djamena est d’harmoniser les points de vue des deux pays par rapport à des sujets de grande préoccupation au nombre desquels figures en bonne place le retrait du Mali du G5 Sahel dans un contexte sécuritaire régional de plus en plus délétère. Ainsi, lors d’une conférence de presse conjointe, le mercredi 13 juillet, les deux présidents ont réaffirmé leur volonté d’éradiquer le terrorisme qui impacte de plus en plus l’économie de leur pays. 

Aussi, pour Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition au Tchad, le retrait du Mali du G5 Sahel est tout à fait inopportun : « Nous regrettons ce retrait, mais nous sommes encore optimistes, nous espérons que le Mali revienne sur la décision qu’il a prise. Parce que la lutte contre le terrorisme est un combat noble, mais c’est un combat aussi qu’un pays ne peut faire seul » a-t-il déclaré. 

De son côté, Mohamed Bazoum a insisté sur l’urgence de redonner un nouveau souffle au G5 Sahel. Le président nigérien a évoqué la recrudescence des attaques djihadistes dans son pays. Il insiste par conséquent sur la nécessité de stabiliser le G5 Sahel : « Il a eu beaucoup de difficultés jusqu’à présent, ne pensons pas que le G5 Sahel ait été un modèle de réussite de ses objectifs, ni sur le plan économique si même sur le plan de la sécurité » a-t-il souligné.

Au cours de cette conférence de presse, les deux présidents ont abordé également la question de la réorganisation de la force Barkane au Niger. Mohamed Bazoum a précisé que « les aspects techniques sont en discussion entre les militaires nigériens et français ».

Par rapport à la situation politique dans son pays, Mahamat Idriss Déby a martelé que « le Tchad est un pays souverain, ce n’est pas à un sénateur qui ne sait même pas placer le Tchad sur une carte et poussé par du lobbying, qui va nous orienter ou dire que faire de notre pays ». Une réponse sans ambages à la question d’un journaliste qui a évoqué la résolution d’un sénateur américain demandant au président tchadien d’organiser des élections en 2022.  

Le président nigérien a déclaré faire confiance au peuple tchadien.

« Je suis convaincu que les pays comme le Niger seront mis à contribution pour apporter un peu les leçons qu’ils ont tirées de leurs expériences. Entre le président Mahamat Idriss Déby et moi, il y a une relation très fluide, et si nous avons des conseils à donner, je suis sûr que nous n’en ferons pas l’économie », a souligné Mohamed Bazoum.

Selon l’opposition tchadienne, ces propos du chef de l’Etat du Niger manquent d’assurance. Elle rappelle que le président du Niger avait consulté la classe politique tchadienne au début de la transition et avait conclu à la nécessité d’ouvrir rapidement un dialogue national au Tchad.