C’est la deuxième nuit que l’ancien chef rebelle et ex-patron des services généraux, le général Abdelkader Baba Laddé passe dans les locaux des services secrets. L’ancien maquisard qui a fait ses preuves entre le nord de la Centrafrique et le sud du Tchad ignore toujours le ou les motifs de son arrestation.
Falone AZINLO
Le général Abdelkader Baba Laddé ne sait toujours pas de quoi on l’accuse : c’est ce que disent ses proches. L’ancien chef du renseignement, qui avait passé le réveillon de Noël dans la communauté chrétienne peule, a été interpellé lundi soir à son retour dans la capitale et conduit au service local de renseignement, où il s’y trouve depuis. Bien qu’aucune raison officielle de l’arrestation n’ait été donnée, de nombreux observateurs pensent qu’elle découle d’un dossier que le responsable a transmis à l’ambassadeur des États-Unis au Tchad, qui a finalement été partagé sur les réseaux sociaux. Dans le document, Baba Laddé a mis en garde les États-Unis, la France et leurs alliés contre ce qu’ils ont appelé un plan des partisans du président centrafricain Faustin Archange Touadéra pour envahir les ambassades de ces pays à Bangui.
Cette nouvelle a pris de court la diplomatie centrafricaine, qui a réitéré publiquement qu’elle entretient de très bonnes relations avec les pays cités ainsi qu’avec le Tchad. Le chef des affaires étrangères de Faustin Archange Touadéra écrit que les rapports ne peuvent être remis en cause que par une personnalité qui a “voué sa vie à la destruction de la République centrafricaine”.