SOUDAN: CONFLIT INTERCOMMUNAUTAIRE DANS LE NIL BLEU

Publié le 21 October 2022

ENVIRON 150 PERSONNES DÉCÉDÉES EN DEUX JOURS

Au moins 150 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans une nouvelle série d’affrontements entre les communautés du Nil dans le sud du Soudan, mercredi et jeudi 20 octobre.

Falone AZINLO

La mission de l’ONU au SOUDAN dit être : « inquiète concernant l’escalade des violences meurtrières entre tribus au Nil Bleu ainsi que dans l’État du Kordofan-Ouest. » et encourage les personnalités du Pays à se pencher sur « les racines du problème » tout en assurant « le droit des habitants à la sécurité ».

Le régime en place a exigé un couvre-feu nocturne dans la région frontalière éthiopienne après la mort de 13 personnes depuis lundi. Mais c’était perdu d’avance. Les sauvageries ont continué et ce, malgré le déploiement d’importantes forces de sécurité sur le terrain. Les affrontements se sont poursuivis jeudi soir dans la région de Wad el Mahi, à 60 kilomètres de Damazin, la capitale de l’État du Nil Bleu. Un agent de MSF (Médecins sans frontières) présent sur les lieux explique que les hôpitaux sont à ras bords. Beaucoup ont été poignardés avec des balles et des couteaux. Mais surtout, les survivants ont été consumés par les flammes. Des habitations ont été réduit en cendres après que les hommes ont été abattus avec des armes lourdes. Les femmes et enfants réfugiés étaient beaucoup plus visés.

« Les conflits tribaux sont instrumentalisés. C’est un conflit pour les ressources » affirme un avocat de Damazin. En effet, le Nil Bleu a beaucoup d’or. L’armée soudanaise et la milice des Forces de soutien qui ont déployé des troupes dans la région y ont toutes deux établis des sociétés minières.

Selon plusieurs témoins, les attaques ont commencé mercredi après-midi. Des habitants de la tribu Gumuz ont été attaqués par des hommes armés Haoussa.

Depuis juillet, les tensions ont culminé entre les communautés. Les Haoussa revendiquent la propriété de certaines terres. D’autres tribus s’y sont opposées, arguant que les Haoussa étaient privilégiés sous le régime d’Omar elBashir.

Ces décès s’ajoutent aux 149 autres cas enregistrés entre juillet et début octobre, avec des centaines de blessés et 65 000 autres déplacées dans l’État du Nil Bleu, selon l’ONU.