Au Sénégal, les transporteurs ont entamé une grève depuis mercredi en réponse aux mesures gouvernementales prises pour lutter contre l’insécurité routière. A la suite de l’accident mortel survenu dans le département de Kaffrine, les autorités ont annoncé la mise en place de certaines mesures pour accroître la sécurité routière.
Falone AZINLO
« À partir de 23h, c’est les transports interurbains qui amènent les clients ici. On n’a plus de travail la nuit. » La gare routière des Beaux Maraîchers de Pikine, d’où l’on peut quitter la capitale pour la campagne, est étonnamment calme. La plupart des chauffeurs sont en grève. C’est le cas de Ousmane Cissé, chauffeur de bus qui craignait l’interdiction des racks commerciaux alors que le gouvernement avait donné un an pour les retirer. Il s’est alors intéressé aux porte-bagages, qui lui permettaient de transporter d’autres bagages pour les personnes qui n’étaient pas dans la voiture, augmentant ainsi ses revenus.
Dans le même temps, certains chauffeurs ont également été contraints de se mettre en grève en raison des « représailles » des grévistes. Ce fut le cas de Chaka Dramé au Mali, qui s’inquiétait de la réaction de ses collègues s’il démarrait le bus : « Je suis énervé. Un jour, deux jours sans travail, ça nous arrange pas. Bon par rapport à la sécurité routière, effectivement, les porte-bagages c’est pas bon, les Versailles. La santé des êtres humains, c’est le plus important dans la vie et le gouvernement fait son travail. »
Cependant, le gouvernement s’est engagé à rester “ferme” malgré les représailles, tout en exprimant sa volonté de “parler” au transporteur.