Sécurité alimentaire : la Russie fournie des engrais à l’Afrique

Publié le 18 July 2023

Moscou est le premier fournisseur d’engrais sur le continent africain via le groupe Wagner. Cela pourrait-il constituer un levier d’influence en ce qui concerne la diplomatie économicopolitique ?

La présence russe sur le continent Africain est plus qu’effective à travers le groupe Wagner qui fais du domaine sécuritaire et minier son fer de lance, notamment en Afrique de l’Ouest. Dans cette perspective accrue d’approvisionner l’Afrique les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, compte se tenir une table ronde entièrement consacrée à la stabilité du marché des engrais comme gage d’éradication de la faim dans les pays africains. 

D’autre part, plusieurs discussions se mènent sur un probable partenariat Russie-Afrique en faveur de la souveraineté alimentaire. Mais aussi sur le transfert de compétence.  La Russie ne veut pas seulement être fournisseur, elle veut en outre créer des producteur et fabricateur d’engrais compétent à l’échelle mondial. 

Mais serait ce un début de dépendance alimentaire de l’Afrique à la Russie ? 

Alors que les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) restent dépendants des importations en général et en particulier de celles en provenance de Russie, Moscou ayant « fourni plus de 50 % des importations de potasse à la Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal et à la Sierra Leone », « on estime que la région sera confrontée à un déficit d’engrais compris entre 1,2 et 1,5 million de tonnes, soit entre 10 et 20 millions de tonnes d’équivalent céréales », a ainsi pointé en juillet 2022 une étude CEDEAO.

Après un premier envoi fin 2022 (de 23 000 tonnes de NPK) au Burkina Faso, trois autres expéditions ont suivi en 2023, au Malawi (20 000 tonnes de NPK), au Kenya et au Nigeria (24 000 tonnes chacun de potasse, urée et NPK), pour un total de 110 000 tonnes.

Ces dons ont permis à Moscou de faire marcher sa rhétorique anti-européenne. Il s’agit donc d’une aide déguisée sous couvert d’une marche vers une sécurité alimentaire. 

Nelly BEHANZIN