Sanctions de la Cédéao : le PAM craint des pénuries de produits alimentaires au Niger

Publié le 17 August 2023

Le Niger dont la situation économique n’était pas particulièrement reluisante pourrait connaitre un pire sort dans les jours à venir du fait des sanctions économiques de la Cedeao, conséquence du coup d’état du 26 juillet dernier. 

Le PAM a plusieurs raisons de me montrer soucieux du sort des Nigériens et plus particulièrement des agriculteurs. L’Agence onusienne évoque en premier lieu une inflation. Elle se préoccupe aussi de probables « pénuries de produits alimentaires ». Mais l’organisation s’inquiète aussi des conséquences des sanctions sur l’agriculture. Les producteurs nigériens souffrent de la fermeture des frontières. Car ils dépendent des « exportations vers le Nigeria et le Bénin », relève le PAM dans une note récente. Les importations, elles aussi interrompues, empêchent les agriculteurs de s’approvisionner en engrais et en alimentation pour le bétail. Cela aura un impact négatif sur la productivité », s’alarme le PAM. Deux semaines que le pays ait basculé aux mains des militaires avec pour conséquence des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les conséquences et impacts sur la population font craindre.

Pourtant, le nouveau Premier ministre nommé par la junte à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine, avait assuré que le pays est capable de « surmonter » le « défi injuste » imposé à la suite du coup d’État. « Nous pensons que même s’il s’agit d’un défi injuste qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de le surmonter. Et nous le surmonterons », soulignait-il. « Nous avons un grand intérêt à préserver cette relation importante et historique et à faire en sorte que la Cedeao travaille d’abord sur des questions purement économiques… « Si nous constations que le principe politique et militaire passe au premier plan, à la place de cette solidarité économique, ce serait très regrettable. » Pour Niamey, les « ces sanctions sont illégales, inhumaines et humiliantes ». Ces sanctions « vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires » et de « fourniture en courant électrique », avaient aussi déploré les militaires dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Jonadeleine TADAGBE