RDC : Un rapport de l’ONU confirme des attaques de l’armée rwandaise

Publié le 5 August 2022
RDC : Un rapport de l'ONU confirme des attaques de l'armée rwandaise

Un rapport des Nations-Unies atteste le soutien des troupes de Kigali aux attaques conduites par des groupes rebelles armés contre les Forces congolaises. Une affirmation que le Rwanda dément.

Par Falone AZINLO

Pour les experts onusiens, le Rwanda aurait sa part de responsabilité dans les attaques menées par les rebelles du M23, un groupe armé très actif dans l’Est de la République Démocratique du Congo.  Dans leur rapport transmis au Conseil de sécurité, ils révèlent que l’armée rwandaise aurait non seulement marqué sa présence sur le sol congolais ces derniers mois, contre des mouvements armés mais aurait aussi apporté son soutien aux groupes rebelles comme le M23. Depuis novembre 2021, les forces armées rwandaises ont « lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des forces armées congolaises » peut-on lire dans ce rapport

Les mêmes experts affirment que Kigali a également « fourni des renforts de troupes au M23 pour des opérations spécifiques, en particulier lorsque celles-ci visaient à s’emparer de villes et de zones stratégiques ». 

Si la RDC salue et se réjouit de la publication de ce rapport, comme on pouvait s’y attendre, le Rwanda balaie d’un revers de la main les accusations portées à son encontre. « Le gouvernement ne peut commenter un rapport non publié et non validé » par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a fait savoir dans un tweet la porte-parole du gouvernement. Non seulement Kigali juge ces accusations « non valides », mais estime avoir le « droit à défendre son territoire». 
Notons que le gouvernement congolais espère vivement que les conclusions de ce rapport vont permettre d’accélérer le dialogue entamé à Luanda, en Angola, entre les deux pays qui ont donné leur accord pour la nomination d’un officier angolais dans le but d’évaluer les accusations que le Congo et le Rwanda se portent mutuellement. « Ce rapport va lui faciliter la tâche. Aujourd’hui, nous devons nous assurer que le cessez-le-feu est respecté par tous et que Bunagana et toutes les localités occupées par le M23 puissent être libérées » a fait remarquer Patrick Muyaya, le ministre congolais de la Communication et des Médias dans une interview accordée à RFI. S’agissant de la décision d’expulser le porte-parole de la Monusco, Kinshasa ne compte pas reculer. « Marche arrière ? Je ne pense pas. C’est une décision qui a été prise au niveau du ministère des affaires étrangères. Malheureusement, il y a eu des conséquences. Malheureusement, on ne va pas revenir sur cette décision » dixit Patrick Muyaya.