Faute de moyens financiers, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se déclare désormais incapable de répondre à l’ensemble des besoins humanitaires croissants des réfugiés et des personnes déplacées internes en République Démocratique du Congo.
Par Falone AZINLO
Le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) serait en pénurie de fonds en RDC selon l’agence des Nations Unies. La situation étant critique, le HRC n’a pas eu d’autres options que celle de mettre fin à certains programmes d’aide vitale aux réfugiés. « L’agence peine à mobiliser pour la RDC » déclare Angele Dikongue-Atangana, représentante du HCR à Kinshasa, qui évoque une indifférence croissante vis-à-vis de la situation dans ce pays.
En effet, selon un communiqué rendu public il y a un peu plus d’un mois, « seulement 19% du montant de 225 millions de dollars prévu au budget en début d’année avaient été obtenus ». Il faut dire que la RDC est l’une des opérations du HCR les moins financées au monde. « Nous avons ce manque-là, sans compter que les besoins ont continué, eux, de galoper. Si nous n’avons pas d’autres financements, nous ne pourrons pas appuyer 82% de nos déplacés et réfugiés pour avoir un abri décent » explique Angèle Dikongue-Atangana.
Il est tout aussi important de savoir que les combats entre les forces armées congolaises, le M23 et plusieurs autres groupes armés dans l’est de la RDC ont engendré le déplacement de plus de 180.000 personnes supplémentaires depuis avril 2022. Le 30 juin dernier, le HCR avait estimé que plus d’un million de personnes ont été déplacées par les violences dans l’est de la RDC au cours des six derniers mois. Pour l’agence onusienne, ces nouveaux déplacements ne font qu’alourdir les pressions pesant sur les zones d’accueil de déplacés internes, qui sont à déjà court de services essentiels.
Déjà, lors d’une visite en RDC dans la province de l’Ituri, fin juillet 2022, la Directrice des relations extérieures du HCR, Dominique Hyde, a pu appréhender concrètement l’impact du sous-financement. « Au rythme actuel, 82 % des personnes déplacées à l’intérieur du pays ne recevront pas d’aide adéquate en matière d’hébergement », avait alors déclaré Dominique Hyde,lors d’un point de presse à Genève.