RDC : Le départ du porte-parole de la mission de l’ONU exigé par le gouvernement

Publié le 3 August 2022
RDC : Le départ du porte-parole de la mission de l’ONU exigé par le gouvernement

Alors que les incidents se sont multipliés ces dernières semaines sur le terrain, la République Démocratique du Congo vient d’exiger de la monusco le départ de son porte-parole Mathias Gillmann. C’est par une correspondance officielle que la mission onusienne a été saisie par les autorités de la RDC. 

Par Falone AZINLO  

« Le gouvernement appréciera (…) beaucoup que des dispositions soient prises pour que Mathias Gillmann quitte le territoire congolais dans le plus bref délai », a écrit le ministre des affaires étrangères congolais, Christophe Lutundula, à la cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). « La présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité, si indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco, de faire aboutir le plan de transition aux fins de son retrait définitif de la RDC », a-t-il ajouté dans ce courrier diplomatique dont l’Agence France Presse (AFP) a pris connaissance ce 03 août).  

Pour les autorités congolaises, Mathias Gillmann serait à la base des tensions actuelles entre la population et la Monusco du fait de ses déclarations jugées « indélicates et inopportunes ». En effet, dans une interview accordée à RFI, le 13 juillet dernier à Kinshasa, le porte-parole de la Monusco avait affirmé que le déploiement d’une grande partie des ressources de la mission onusienne et de l’armée congolaise dans la lutte contre le M23 avait des conséquences négatives sur les autres régions du pays. Il avait aussi fait remarquer, toujours lors de cette interview, que le M23 par la puissance de son arsenal militaire se comportait comme une armée conventionnelle.

Victime des manifestations hostiles de la population qui ont provoqué le saccage et le pillage de ses installations et la mort de 4 Casques bleus à Butemboo, le 25 juillet dernier, la Monusco, se dit surprise de la tournure que prennent les événements de ces dernières semaines qui occultent « les vrais problèmes ».

Rappelons que la Monusco, présente en RDC depuis 1999, est jusque-là l’une des plus importantes missions onusiennes déployées dans le monde, avec quelque 14000 militaires dans plusieurs villes de l’Est du pays.