MOZAMBIQUE: UN PREMIER NAVIRE AU PORT DE MOCIMBOA DA PRAIA DEPUIS L’OCCUPATION JIHADISTE

Publié le 3 December 2022
MOZAMBIQUE: UN PREMIER NAVIRE AU PORT DE MOCIMBOA

Le port de Mocimboa da Praia, dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, a accueilli des navires marchands pour la première fois en deux ans depuis que les jihadistes s’en sont emparés.

Falone AZINLO. 

Depuis deux ans, le port de Mocimboa da Praia est aux mains des djihadistes. Cette situation est un obstacle aux principales routes commerciales de la région. Le Mozambique a pu regagner le territoire grâce à l’intervention conjointe de Sadiq, de la Communauté sud-africaine et de l’armée rwandaise.

Le premier navire commercial a pu accoster au port du Mozambique, où un projet gazier de plusieurs milliards de dollars est en cours de développement. Il s’agit d’un navire mozambicain de gaz naturel liquéfié qui transporte du carburant, des voitures, des tracteurs et divers équipements pour les entreprises opérant dans la ville de Palma, à 80 kilomètres au nord.

Mais si les projets gaziers de la péninsule d’Afungi peuvent désormais reprendre, la région du Cabo Delgado est loin d’être sécurisée : « Cette intervention visait à mon avis à garantir un périmètre de sécurité pour permettre le développement des projets de gaz dans la région » explique Salvador Forquilha, chercheur à l’Institut d’études sociales et économiques de Maputo.

Il rassure que « Cet objectif-là, a été atteint », et que « la situation sécuritaire sur le terrain s’est améliorée significativement ». Mais, prévient-il, “il ne faut pas dire qu’elle s’est normalisée. Même s’il y a des gens qui retournent chez eux dans leurs villages, cela ne signifie pas qu’ils ont repris leur vie comme avant. Ils ne peuvent pas cultiver ou aller à la pêche normalement », 

Aujourd’hui, un million de déplacés internes sont encore dans la région du Cabo Delgado et l’insurrection djihadiste s’est disséminée jusque dans les provinces voisines. Pour le chercheur Salvador Forquilha, protéger les seuls sites gaziers n’est pas une solution pérenne. L’État doit renforcer sa présence et investir dans les secteurs sociaux, la seule façon efficace, pense-t-il, de combattre l’insurrection.