À Nador, dans le nord du Maroc, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a déclaré que les autorités les avaient empêchées d’organiser une manifestation pro-migrants un jour après la publication d’un rapport dénonçant l’illégalité. Suite aux événements de Melilla le 24 juin, les condamnations de plusieurs migrants ont été “sévères” plutôt que “convaincantes”.
Falone AZINLO
Une marche aux chandelles est prévue dimanche 25 décembre à 11h pour réclamer justice et dignité pour les migrants au Maroc. Selon l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), qui a organisé la marche après avoir publié un rapport sur la condamnation de dizaines de migrants à la suite du drame de Melilla le 24 juin 2022, la manifestation a été bloquée par le gouvernement.
Dans ce rapport, l’AMDH pointe du doigt plusieurs violations des droits des immigrés : l’absence d’interprètes et d’avocats lors des arrestations et des auditions, entre autres. Mais selon Khadija Ainani, vice-présidente de l’association, le principal problème est la similitude entre les différents procès-verbaux diffusés : “Il y a du copié-collé dans le rapport de police, ce qui veut dire ‘avoir le même nombre de PV, c’est similaire” a-t-elle souligné. « Ils ne changent que le nom et la nationalité, le profil de chaque immigré. »
Si l’AMDH a eu du mal à obtenir justice du côté marocain, l’association fondait de grands espoirs sur la justice espagnole, mais l’enquête a été classée sans suite par le parquet espagnol à la veille du procès : « On pensait que la justice en Espagne était beaucoup plus indépendante que la justice au Maroc, On a donc été surpris par cette décision. L’État espagnol et l’État marocain ne veulent pas la vérité sur ce dossier-là. » déclare Khadija Ainani.
L’AMDH a donc appelé à une enquête internationale, estimant que dans le contexte actuel de reprise de la coopération du Maroc avec l’Espagne, il sera difficile d’établir la vérité.