Manifestations violentes en RDC : La population attaque l’ONU à Goma

Publié le 26 July 2022
Manifestations violentes en RDC : La population attaque l’ONU à Goma

Face à l’échec de la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC) à rétablir la paix au Congo depuis plusieurs années, le pays s’indigne. Après le président du Sénat qui demandait déjà le départ de l’organisation le 15 juillet, la population impatiente, a laissé éclater son mécontentement ce 25 juillet 2022.

Par Astread HOUSSOU et Roland Achille DIDE 

Hier, 25 juillet 2022 en RDC, des groupes de citoyens ont exprimé vivement leur déception face à l’incapacité de l’ONU à maintenir la paix dans leur pays. Pour eux, l’organisation manque cruellement d’efficacité face aux groupes armés qui sévissent à l’Est, alors qu’elle y a été sollicitée depuis de nombreuses décennies. Ainsi, les manifestations ont commencé par la ville de Goma, où plusieurs grandes artères ont été verrouillées par un groupe d’individus. Par la suite, d’autres manifestants sont allés littéralement saccager le siège local de la Monusco. “Nous ne voulons plus de la Monusco”, “bye bye Monusco”, pouvait-on lire sur les affiches de cette “campagne” anti-mission onusienne. Très vite, les agents présents ont vidé les lieux en urgence grâce à des hélicoptères. 

Les assaillants se sont servis de pneus et de plastique pour brûler les deux bâtiments pris d’assaut. Des vitres, meubles et plusieurs autres objets et installations importants, ont été détruits. Dans la foulée, un élève en uniforme a reçu une balle perdue, tirée de l’intérieur du bâtiment de la Monusco. Il s’en est sorti avec une blessure à la jambe.

Afin de ramener l’ordre dans la ville, la police onusienne est intervenue un peu plus tard, à coups de gaz lacrymogènes. Elle a ensuite été rejointe par les forces armées congolaises. Le gouvernement congolais est monté au créneau pour condamner fermement cette attaque contre le personnel et les installations de la Monusco. « Les responsables seront poursuivis et sévèrement sanctionnés », a écrit sur Twitter, le porte-parole de l’exécutif congolais. Patrick Muyaya fait également mention de l’interpellation de plusieurs manifestants, tout en annonçant un bilan de cinq morts et d’une cinquantaine de blessés.

De son côté, la Monusco a dénoncé dans un communiqué « l’attaque de ses locaux à Goma perpétrée par un groupe de pilleurs en marge d’une manifestation qui, de surcroît, a été interdite par le maire ». Elle se dit « très préoccupée par ce très grave incident qui intervient au lendemain de propos hostiles et de menaces non voilées émis de la part d’individus et groupes à l’encontre des Nations unies ».