Lutte contre l’inflation en Côte d’Ivoire : Multiplication des contrôles sur le terrain

Publié le 21 July 2022
Lutte contre l'inflation en Côte d'Ivoire : Multiplication des contrôles sur le terrain

En Côte d’Ivoire, la répression contre les commerçants indélicats qui surfent sur le vent de l’inflation qui souffle dans la sous-région pour augmenter anarchiquement les prix des produits de première nécessité pourtant bloqués par les autorités, vient de s’intensifier. Les contrôles inopinés se sont multipliés depuis le 17 juillet 2022 et les contrevenants sanctionnés.

Par Roland Achille DIDE  

Alors que l’inflation se fait galopante dans tous les pays de la sous-région et que les gouvernants tentent tant bien que mal de contenir les prix en plafonnant ceux des produits de première nécessité comme le pain, nombreux sont les commerçants qui passent outre les consignes des autorités en ce qui concerne leur politique tarifaire. Face à ces dérives préjudiciables à son économie déjà fragilisée par la crise sanitaire de la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, l’Etat ivoirien a décidé de durcir le ton. 

Ainsi, depuis le dimanche 17 juillet, il a renforcé sa lutte contre les commerçants indélicats qui augmentent anarchiquement les prix. Pas moins de 400 inspecteurs du ministère du Commerce et de l’Industrie descendent, chaque jour, sur le terrain pour opérer des contrôles inopinés dans les commerces. En cas de flagrant délit, les sanctions ne tardent pas à tomber. Un procès verbal est dressé et les mis en cause sommés de payer des amendes allant de 500.000 à 5.000.000 de francs CFA. 

Bien évidemment, comme on peut s’y attendre, les grincements de dents se font entendre dans le camp des commerçants. Un boulanger fait savoir : « On a bien envie que tout le monde puisse payer à bas prix, mais il faut aussi que les ingrédients qu’on met dans le pain soient au prix abordable pour que, nous aussi, on puisse produire ». 

Dans le même ordre d’idée, le gouvernement se montre exigeant sur la disponibilité de plusieurs formats d’un certain nombre de produits. Ainsi, les boulangers sont obligés de proposer aussi les baguettes les moins chères pour les petits porte-monnaie : « Parce qu’il y a des populations qui n’ont pas de pouvoir d’achat de 200 francs. Il faut pouvoir protéger ce groupe de population », explique Aristide Tetialy, un inspecteur du ministère du Commerce et de l’Industrie. 

En l’espace de trois mois, ce sont 2.000 commerces pris en flagrant délit  d’augmentation des prix des denrées plafonnées ou coupables de ne pas proposer les produits les moins chers, qui ont été sanctionnés par les inspecteurs. Pour Soumahoro Ben N’faly, président de l’ONG SOS vie chère, les consommateurs doivent s’impliquer davantage dans cette lutte. « Il faut que le consommateur arrête de se plaindre dans son salon ou dans les maquis. Lorsqu’un prix plafonné n’est pas respecté, vous vous adressez à une organisation de consommateurs ou vous appelez le ministère du Commerce », fait-il remarquer. Pour l’heure, le gouvernement ivoirien se montre intransigeant. En cas de récidive, les  établissements fautifs risquent simplement la fermeture.