L’OPPOSITION MALIENNE DEPITÉ DES PROPOS D’ABDOULAYE MAÏGA À LA TRIBUNE DE L’ONU

Publié le 27 September 2022

La date du 24 septembre 2022 raconte désormais une histoire. Abdoulaye Maïga, colonel et Premier ministre par intérim du Mali n’a pas hésité à lâcher des accusations à l’endroit du gouvernement français ainsi qu’à ses homologues africains. L’opposition malienne rétorque et s’irrite à la suite de ces propos.

Falone AZINLO

Un extrait du discours du Premier ministre par interim, le colonel Abdoulaye Maiga à L’ONU



Un discours qui suscite de vives polémiques dans le rang des autorités politiques à l’interne et à l’externe, depuis le samedi, jour de sa prononciation. Déjà, le camp de l’opposition malien a remarqué que ce discours manque d’éloquence : « le colonel Abdoulaye Maïga attaque ceux qui ont été plébiscités par leur peuple, à tort ou à raison. Il n’appartient pas au Mali ni à un dirigeant malien de dénoncer ou de remettre en cause la légitimité d’un autre chef d’État africain qui est passé par les urnes. Et cela ne peut pas être concevable lorsque ceux qui tiennent ce langage se sont imposés par des armes. Ça manquait de classe, parce que la tribune des Nations unies est une tribune qui a vu passer des éminentes personnalités qui ont réussi à faire passer leur message avec beaucoup de classe et en respectant également leurs confrères. » A déclaré Babarou Bocoum, secrétaire politique du bureau politique national du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi). Il continue en affirmant que ces propos ne profitent en rien le Mali : « Tenir des propos au mépris de tous les corps diplomatiques en s’en prenant à n’importe qui et à tous les étages, ce n’est pas une politique qui honore notre pays, ce n’est pas dans l’intérêt du Mali. Et tenir de tels propos belliqueux, pendant que le pays est en train de crouler, pendant qu’on est dans l’incapacité de protéger les Maliens, au lieu d’appeler les amis du Mali à accompagner le Mali avec un discours responsable. On s’en prend toujours à des gens à tort ou à raison sans que cela puisse apporter une solution aux problèmes que nous connaissons. »

« Ils ont oublié qu’eux-mêmes, ils ont violé la charte de la transition pour se maintenir au pouvoir », affirme Ismaël Sacko, président du Parti socialiste démocrate africain (PSDA) et membre du Cadre d’échanges des partis politique d’une transition réussie. Il poursuit en disant que : « Nous avons vu un Premier ministre et un gouvernement ingrat, arrogant, imbus qui a préféré brandir les muscles et les menaces comme un coup d’épée dans le lot, sans effet. Ils reprochent à la Côte d’Ivoire, ce qu’ils ont reproché au président Alassane [Ouattara], de faire du forcing, de non-respect de la Constitution, d’un troisième mandant et tout ce qui s’en suit. »

Concernant les accusations du Premier ministre Malien à l’égard de la France, Ismaël Sacko a trouvé censé que le pouvoir en place présente enfin une et ou des preuves irréfutables pour soutenir ses accusations. « Cela fait presque un mois que partout, sur tous les toits, ils ont crié qu’ils ont des preuves concrètes contre la France. Ils ont eu l’opportunité de s’exprimer devant les Nations unies pour faire un show. Pourquoi n’ont-ils pas présenté une seule preuve convaincante ? Ils ont préféré faire des allégations et terminer par des menaces contre le président. Ils indexent également le Président de la Cédéao, qui a été le premier chef d’État à les soutenir. C’est un pleurnichard qui a tout simplement haussé le ton ».