KARIM KEÏTA EN DESACCORD AVEC LES AUTORITES AMERICAINES

Publié le 14 December 2022

Depuis le coup d’État militaire d’août 2020, Karim Keita, fils de feu le président malien Ibrahim Boubacar Keita, a déclaré son innocence et demandé sa liberté alors qu’il était en exil en Côte d’Ivoire. Le département du Trésor américain a annoncé des sanctions contre Karim Keita le 9 décembre, citant des cas de corruption et de droits humains.

Falone AZINLO

“Je veux réaffirmer mon innocence“, a suggéré Karim Keïta, faisant allusion à des “procédures à finalité politiques claire”, à un “acte de pendaison” organisé par des “médias traditionnels de communication instrumentalisée” et au non-respect de la présomption d’innocence de dont il doit bénéficier « jusqu’à preuve du contraire. »

L’homme qui est devenu vice-président et même président de la Commission de défense de l’Assemblée nationale du Mali alors que son père IBK était président de la République du Mali s’est réfugié aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Il affirme avoir gardé le silence jusqu’à présent “pour ne s’immiscer d’aucune façon” dans le pays pour ne pas compromettre le “bon déroulement de la transition au Mali”. »

SUSPICION DE CORRUPTION, DETOURNEMENT DE FONDS PUBLICS

En effet, le gouvernement de transition du Mali avait émis un mandat d’arrêt international contre lui en juillet 2021, le soupçonnant de détournement de fonds publics. A cela s’ajoute les sanctions imposées par les États-Unis (gel des avoirs, interdiction de voyager vers les États-Unis) la semaine dernière, liées à l’achat d’avions présidentiels et de contrats d’équipements militaires coûteux surfacturés datant de 2014. Ce sont ces sanctions qui ont forcé Karim Keita à s’exprimer publiquement. Il lui est reproché d’avoir accepté des pots-de-vin pour favoriser l’attribution de contrats à plusieurs entreprises.

Et ce n’est pas fini. Pour les autorités américaines, il serait également impliqué dans la mise en place d’un système de corruption pour favoriser la réélection de son père en 2018. Elles ont également mentionné qu’il a peut-être été impliqué dans la disparition ou, selon certains témoignages, l’assassinat du journaliste Birama Touré en 2016.