Les habitants de N’djamena sont sous l’eau depuis quelques jours. Les premières pluies de la nouvelle saison pluvieuse ont tout emporté au passage et inquiètent les ménages. Une réunion de crise a été organisée de toute urgence par le Premier ministre Albert Pahimi Padacké, le mercredi 03 août 2022.
Astread Houssou
Ndjamena, la capitale du Tchad, a été fortement touchée par les pluies de ces derniers jours. Les habitants se plaignent de perte de biens matériels et destruction totale de leurs maisons. L’inquiétude règne dans la ville, d’autant plus que la saison des pluies vient de commencer. Un peu plus loin à Goz Beïda, dans la province du Sila, une fillette de 10 ans a été emportée par les eaux. Dans le département de Koukou Angarana, les habitations ont été complètement englouties dans l’eau, laissant plusieurs ménages sans abris. Alarmé par l’urgence de la situation, le gouvernement a tenu une réunion de crise le 03 août dernier, au palais présidentiel. Pour le chef de la transition, Mahamat Idriss Deby, un changement climatique mondial serait à la base de ces pluies extraordinaires.
Le maire de Ndjamena, de son côté, a rassuré les populations sur la volonté d’appui et de soutien du gouvernement dans cette période difficile. Dans ce sens, la Croix-Rouge se charge de rédiger un bilan réel des dégâts afin d’y apporter les meilleures solutions sanitaires. Pour l’instant, des campagnes de sensibilisation contre les divers risques auxquels les victimes sont exposées (maladies, noyades, électrocutions) ont débuté.
Cependant, les habitants des zones rurales du Nord semblent applaudir l’abondance de ces pluies du fait qu’elles permettront le renflouement des cours d’eau et par conséquent le bassin du lac Tchad qui fait vivre environ 40 millions de personnes. « Le lac Tchad a perdu 90% de sa superficie, alors qu’il fait vivre plus de 40 millions de personnes dans son bassin conventionnel. Donc cette pluie a une importance capitale, parce qu’elle permet de renflouer le lac Tchad et les autres cours d’eau, et elle permet également la réalimentation des nappes phréatiques. Cette pluie abondante permet également de pratiquer l’agriculture pluviale saisonnière, qui est l’activité principale de plus de 78% de la population tchadienne. Cette eau est la bienvenue » fait d’ailleurs remarquer le secrétaire général du Ministère de l’hydraulique urbaine et rurale, Mahamat Alifa Moussa.