Guerre au Soudan : Médecins Sans Frontières dénonce six mois de « négligence honteuse »

Publié le 15 October 2023

Six mois après le début du conflit, la guerre au Soudan continue d’infliger “d’indicibles souffrances, mettant des vies en danger, déplaçant des millions de personnes de leurs foyers et causant des décès”, selon Médecins Sans Frontières. Même dans les endroits plus faciles d’accès, des millions de personnes déplacées vivent dans des camps débordés et des sites de fortune comme des écoles, après avoir été chassées de chez elles par les violence.

“La crise au Soudan représente un échec catastrophique de l’humanité, caractérisé par l’incapacité des parties en conflit à protéger les civils ou à faciliter l’accès humanitaire vital, ainsi que par les négligences et les lacunes flagrantes des organisations internationales dans la fourniture d’une réponse adéquate”, a déclaré le Dr. Christos Christou, président international de MSF. Afin d’éviter une tragédie plus grande, l’organisation appelle à une augmentation significative des efforts humanitaires, à la protection du personnel médical, des travailleurs humanitaires et des civils, à la levée des blocages administratifs sur le personnel et les fournitures médicales et humanitaires, et à un accès sans entraves à l’aide humanitaire. 

Pour rappel, MSF travaille au Soudan depuis 1979.  Aujourd’hui, ses équipes travaillent dans 10 États : Khartoum, Al-Jazeera, Nil Blanc, Nil Bleu, Nil, Al Gedaref, Darfour Ouest, Darfour Nord, Darfour central et Darfour Sud. Les équipes fournissent également une assistance aux réfugiés et aux rapatriés à travers les frontières du Soudan au Soudan du Sud, en République centrafricaine et au Tchad.

Le 15 avril 2023, les deux généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo, qui s’étaient alliés pour prendre le pouvoir après la chute d’Omar el-Béchir en 2019, ont amorcé un cycle de violences entre leurs forces respectives. 9 000 personnes ont été tuées au Soudan, depuis le début de la guerre et plus de cinq millions ont été déplacées, aggravant ainsi la crise humanitaire et sanitaire dans le pays.

Dorcas GANMAGBA