GABON: LA COUR CONSTITUTIONNELLE ANNULE UNE ELECTION LEGISLATIVE PARTIELLE

Publié le 18 November 2022

Au Gabon, la Cour constitutionnelle a annulé ce mardi la législature partielle qui s’est tenue dans le centre du pays. Le Parti au pouvoir remporte les suffrages mais l’opposition s’y oppose. Un recours a été déposé auprès de la Cour constitutionnelle en raison de conditions d’organisation inéquitable. La plus haute instance est d’accord avec les pétitionnaires et se dressa ainsi contre le pouvoir. Une décision importante alors que le pays organisera les élections générales très attendues en 2023.

Falone AZINLO

La Cour constitutionnelle du Gabon vient de remporter deux victoires inhabituelles sur le gouvernement. En octobre, l’organe suprême a ordonné le renouvellement du Centre de vote du Gabon car sa procédure de reconduction n’était pas correctement réglementée. Cette fois, il a partiellement annulé la législature dans la partie centrale du pays après un appel spécial du parti PSD, qui a fait valoir que les conditions d’organisation étaient en faveur de la majorité. Pourtant, la population gabonaise avait surnommé la cour constitutionnelle la « Tour de Pise », car elle tranchait souvent en faveur du pouvoir.

« Je demande à ce que toute la classe politique puisse se réunir pour que nous n’ayons plus de problème, en laissant faire des élections dans de mauvaises conditions. C’est pourquoi si les politiques se retrouvent pour voir les conditions des élections, ça va être une bonne chose pour sécuriser non seulement les élections, mais pour garantir la paix sociale dans notre pays. », une demande formulée par Pierre Claver Maganga Moussavou, président du PSD.

Cependant, une source anonyme de l’institution explique que : « les juges sont fatigués d’enseigner la politique aux politiciens. Alors qu’il y a des séminaires où la cour explique les procédures. Mais les politiciens refont les mêmes choses, ils s’entêtent ». Plus loin, même si la législation abrogée ne concernait qu’un seul siège, a-t-il expliqué, “ce qui compte, c’est l’image”. Certains rivaux pensent que les juges cherchent à restaurer leur image. À cela, Pierre Claver Maganga Moussavou répond qu’il « Il y aura toujours des insatisfaits ».

Contre toute attente, le parti Réagir vient de déposer un recours contre la procédure de vote du projet de loi de finances.