Elections générales en RDC : Point sur les préparatifs

Publié le 14 July 2022
Elections générales en RDC : Point sur les préparatifs

Confronté à la résurgence du M23 sur fond de divergences avec le voisin rwandais, ainsi qu’aux attaques de plusieurs autres mouvements rebelles, la RDC entame, dès à présent, les préparatifs des élections générales de 2023. 

Par Roland Achille DIDE

Au cœur des priorités de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), on retrouve la logistique à travers l’acquisition du matériel électoral que sont les kits d’enrôlement et les cartes d’électeurs. Bien évidemment, la révision du fichier électoral est tout aussi prépondérante.

Après un appel d’offres international, 6 entreprises ont été présélectionnées et sont en lice pour remporter cet important marché des kits d’enrôlement des électeurs, des cartes d’électeurs et des services connexes dans un pays où la population électorale est estimée à environ 50 millions. La crédibilité de la CENI est en jeu de même que la fiabilité du processus électoral vu les accusations de détournements de fond qui ont circulé lors des précédentes élections. 

Maître-mot: la transparence

Pour le président de l’institution en charge de l’organisation des élections qui vient de rendre opérationnelle la Cellule de gestion des projets et marchés publics de l’institution qui existait sur papier, la lutte contre l’enrôlement des électeurs fictifs est un objectif majeur. Denis Kadima estime que la société qui va remporter le marché et dont le nom sera connu dans deux semaines, doit être particulièrement efficace dans ce domaine.  « Étant donné les difficultés que nous avons eues dans le passé, il y a des gens dont les mains sont tellement abimées que les empreintes peuvent disparaître. Et l’iris des yeux va compléter l’authentification des personnes » estime le président de la CENI. 

« Il y a de bonnes habitudes que nous avons trouvées dans l’institution, il y a aussi des habitudes qui doivent être modifiées. Certaines personnes résistent au changement, d’autres tiennent le discours du rebranding mais agissent autrement. Nous n’allons pas permettre cela. La CENI avec ses 15 membres ne permettra pas cela », a-t-il souligné à l’ouverture de l’Atelier d’élaboration du plan national d’information et de communication de la CENI, le mardi 12 juillet à Kinshasa.  courant, 

« Beaucoup de trafics d’influence, beaucoup de gesticulations, mais dans le cadre du rebranding, dans le cadre de la nouvelle CENI, dont dépend la stabilité de la RDC, si nous faisons les choses comme elles l’étaient par le passé, nous aurons contribué à la déstabilisation du pays » fait remarquer également Denis Kadima pour témoigner de sa volonté de faire différemment les choses.

L’opposition dénonce déjà des fraudes

Il faut dire les scrutins qui s’annoncent préoccupent au plus haut point le groupe du G13 composé des députés de l’opposition et des membres de la société civile. Les amendements qu’ils avaient soumis pour garantir la transparence lors des futurs scrutins, n’ont pas été retenus à l’Assemblée nationale, lors de l’examen de la proposition du texte sur la révision de la loi électorale. Lors d’un meeting politique le 22 mai dernier à Kinshasa, le président du parti “Envol”, Delly SESANGA avait accusé la majorité présidentielle d’orchestrer des fraudes à grande échelle tout en invitant les Congolais à être vigilants sur le terrain.    

En terme de finances, le processus électoral a besoin cette année de 624 millions de dollars. Si le décaissement se fait mensuellement, la CENI  n’a reçu jusqu’à présent que l’équivalent de trois mensualités (février, mars et avril)alors que l’enrôlement des électeurs est prévu pour commencer en octobre.