En République démocratique du Congo (RDC), la commission électorale (CENI) proroge d’une journée le scrutin du 20 décembre. La raison, ce sont les nombreuses difficultés logistiques enregistrées sur le terrain.
De nombreux bureaux de vote ont espéré tardivement et vainement les kits électoraux ce mercredi 20 décembre. Une situation qui a obligé la Commission électorale de la République démocratique du Congo (RDC) a prolongé le vote d’une journée. « Dans les cas exceptionnels où les bureaux de vote et de dépouillement n’ont pas du tout été ouverts, la CENI programme l’ouverture pour la journée du jeudi 21 décembre 2023, de 06h00 à 17h00, heures locales, en vertu du principe d’égalité des droits dont tous les citoyens devraient indistinctement jouir », a déclaré dans un communiqué Patricia Nseya, rapporteure de la commission électorale (CENI).
Des machines de vote, bulletins, urnes et autres matériels sensibles de vote n’étaient pas présents dans de nombreux bureaux de vote, rendant impossibles ce mercredi, l’accomplissement du droit de vote pour de nombreux électeurs. A cela s’ajoute des retards parfois criards dans certains cas. Même à Kinshasa, plusieurs centres de vote ont ouvert après six heures de retard alors que d’autres n’ont quasiment pas ouvert. Dans le même temps, on a enregistré selon plusieurs sources et observateurs, des violences dans plusieurs provinces à l’instar de la ville de Tshikapa. Des électeurs se sont attaqués aux bureaux de vote pour protester contre la mauvaise organisation des scrutins.
« 31,37% de Bureaux de Vote non ouverts, 45,1% de Bureaux de vote où le dysfonctionnement du Dispositif Electronique de Vote (DEV) a causé l’interruption du vote et 9,8% de Bureaux de Vote où les Observateurs ont été interdits d’accès ». Ce sont là, les premières conclusions faites à l’issue de la première journée de note par la Mission d’observation électorale des églises catholique et protestante qui avait publié un rapport d’étape. Des opposants au président sortant, candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi ont, dès ce mercredi soir, donné de la voix, indiquant que les élections n’ont pas eu lieu ce 20 décembre suite aux nombreuses irrégularités constatées et exigent la réorganisation de nouvelles élections avec un nouveau bureau de la commission électorale. Martin Fayulu, Floribert Anzuluni, Théodore Ngoy et Nkema Lilo considèrent que le vote est émaillé de trop d’irrégularités.
Pour rappel, plus de 44 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes dans 75 400 bureaux de vote pour l’élection du président de la République, des députés nationaux, provinciaux et conseillers municipaux. L’investiture du nouveau président est prévue pour le 24 Janvier. En lice, à l’instar du président sortant Félix Tshisekedi, de nombreux personnalités et acteurs politiques Congolais comme Denis Mukwege, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito.
Jonadeleine TADAGBE