COP27: LES DIRIGEANTS AFRICAINS EXHORTENT LES PAYS RICHES A VERSER LES SUBVENTIONS PROMISES

Publié le 8 November 2022

Plus de 140 chefs d’État et de gouvernement se sont réunis à Charm el-Cheikh pour tenter d’agir contre le réchauffement climatique. Hier, les dirigeants africains ont exhorté les pays responsables des émissions historiques et les pays riches à le faire en soldant l’argent promis aux pays pauvres, surtout que ces pays n’aménagent aucun effort pour fournir d’énormes services climatiques, notamment grâce à leurs forêts.

Falone AZINLO

« Il faut agir à Charm-el-Cheikh pour faire l’histoire et non la subir. Je rappelle qu’avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts, lance le président sénégalais. Nous voulons aussi aller de l’avant dans l’adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus. », affirme Macky Sall, président sénégalais et résident en exercice de l’Union africaine.

APPEL A PROTEGER LES FORETS DU BASSIN DU CONGO

Le Président du Congo souligne que le bassin du pays recèle plus de 30 milliards de tonnes de CO2. Les Congolais ont très tôt pris conscience de la nécessité de maintenir et d’augmenter le couvert forestier du pays : « Depuis quarante ans, l’ensemble de notre population est ainsi invité à planter un arbre dans le cadre de la Journée nationale de l’arbre, célébrée dans notre pays, le 6 novembre de chaque année. Ce type d’action volontariste, jointe à un Code forestier rigoureux, nous a permis de maintenir l’un des taux de déforestation le plus faible au monde », Denis Sassou-Nguesso.

LES PAYS RICHES AURAIENT DELAISSES LES PAYS PAUVRES SELON ALI BONGO ONDIMBA

Le président gabonais regrette le retard des pays riches dans le décaissement des subventions promises, en raison des services rendus par la forêt gabonaise : « La République gabonaise, comme les autres pays en développement, devrait pouvoir recevoir plusieurs centaines de millions de dollars, par an, issus de cette promesse. Ceci pour financer notre adaptation aux changements climatiques, notre juste transition énergétique et économique et pour récompenser nos efforts de séquestration nette de carbone ». Il en profite aussi pour faire un rappel, en anglais, sur la récente certification des crédits carbone du Gabon par le United Nations Climate Group avant d’évoquer le prochain One Forest Summit à Libreville en 2023.

WILLIAM RUTO EXPLIQUE QUE L’AFRIQUE A BESOIN D’AIDE FACE AUX CONSEQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le Président kényan a martelé que les besoins d’adaptations et les déficits et dommages liés au changement climatique ne sont pas une question abstraite en Afrique : « Deux années consécutives sans pluie ont plongé des millions de personnes dans la misère. 2,5 millions de têtes de bétail sont mortes au Kenya rien que cette année, causant plus de 1,5 milliard de dollars de pertes. Il y a deux jours, nous avons distribué de l’aide alimentaire à 4,3 millions personnes dans le cadre d’un plan d’urgence qui nous a demandé de réallouer des fonds prévus pour la santé et l’éducation. Les arbitrages que nous sommes contraints de faire entre des services publics indispensables sont la preuve que le changement climatique menace directement la vie, la santé et l’avenir de nos populations. ». Il signale que la sécheresse modifie le paysage et bouleverse les modes de vie au Kenya depuis des années.

LES PAYS RICHES SERAIENT LES PRINCIPAUX RESPONSABLES DE L’EXTINCTION DE L’HUMANITE SELON FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA

Le président de la République centrafricaine intervient en ces termes : « Les crises climatiques exceptionnelles de ces dernières années ont eu des effets dévastateurs de grande portée sur la survie de l’humanité. Les pays riches, grands pollueurs, sont les principaux auteurs de cette mise en danger de l’humanité. L’Afrique […] ne doit pas continuer à payer pour des crimes qu’elle n’a pas commis […]. Les pays riches doivent aider les pays pauvres à appliquer leur plan d’action nationale de réduction à caractère volontaire. »

À lui seul, le Sahel est sans aucun doute la région avec le plus de failles de sécurité en Afrique, et mérite donc un traitement particulier compte tenu des défis combinés auxquels il est confronté. On ne saurait trop insister sur le fait qu’une grande partie de la violence qui ravage le Sahel aujourd’hui est liée à la catastrophe climatique que connaît la région.