CENTRAFRIQUE: UNE FILIALE DU BRASSEUR FRANÇAIS CASTEL SOUS PRESSION

Publié le 13 February 2023

En République centrafricaine, la brasserie Mocaf, filiale du brasseur français Castel, est depuis des semaines la cible de manifestations et de cyber attaques. La campagne intervient peu de temps après que le groupe paramilitaire russe Wagner Galaxy ait lancé une bière brassée à Bangui.

Falone AZINLO

« Entre le Centrafricain et cette bière, il y a plus qu’une histoire d’amour. » Cette déclaration est par exemple signée du maire de Bangui, Émile Gros Raymond Nakombo, qui s’est rendu en fin de semaine chez Mocaf, pour assurer selon lui « du soutien du chef de l’État et des institutions de la République ».

Guerres de la bière déclarées en Centrafrique ? En quelques semaines, la brasserie Mocaf, qui fêtait cette année ses 60 ans, a été la cible de manifestations et d’attaques en ligne, accusant sa filiale française Castel de parrainer le terrorisme. Le mouvement a commencé peu de temps après que Wagner Galaxy ait fait la promotion d’une bière brassée à Bangui. Autre visite : celle de la ministre du Commerce Léa Koyasso Doumta, venue appeler à “la concurrence loyale” et non “au sabotage ou à la diffamation“.

CASTEL FAIT L’OBJET D’UNE ENQUETE PAR UN TRIBUNAL FRANÇAIS

En quelques semaines, des images ont circulé : l’une était un magazine Kalachnikov de la Patriot Coalition for Change (PCC) rempli de bouteilles de Mocaf. “Chaque fois que vous achetez un Castel, vous financez une guerre et vous vous suicidez”, disait un autre tract.

Castel fait l’objet d’une enquête de la justice française pour complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, suite à l’annonce par l’ONG The Sentry en 2021 qu’une enquête impliquant une filiale d’une autre de ses usines sucrières était en cours. La République centrafricaine (UPC) a pu poursuivre ses opérations dans la province de Ouaka, alors sous contrôle rebelle.