Cameroun

Publié le 13 September 2022

Interdiction de produits éclaircissants

À l’échelle mondiale, la principale préoccupation de la plupart des femmes est l’entretien de leur beauté physique. Aujourd’hui, les anciennes pratiques traditionnelles pour se faire belle sont pour la plupart remplacées par des pratiques dites modernes. Au Cameroun, par exemple, la dépigmentation reste un véritable enjeu social et politique.

Par Falone AZINLO

Suite à la diffusion d’un reportage de France 24 sur les produits de dépigmentation commercialisé par la députée d’opposition Nourane Fotsing du Cameroun, Manaouda Malachie, ministre camerounais de la Santé, interdit la vente des produits de blanchiment de la peau, commercialisés par cinq entreprises, dont celle de la fameuse députée, le 10 août passé. Cette histoire à caractère social, devient une guerre entre politicien. « Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de coups de fil et de menaces que j’ai reçus depuis que ces communiqués sont sortis. » A déclaré Manaouda Malachie. Cependant, le Ministre de la santé n’a toujours pas révélé l’identité de ceux ou celles qui le menace. De la part de qui reçoit -il des menaces ? pour l’heure, ça reste un mystère.

Plus loin, Manaouda Malachie faire une mise au point en ces termes : « Les gens viennent faire du business pour du business dans un domaine qui n’en a pas besoin. Parce que nous sommes dans la santé publique, il n’est pas défendu de gagner de l’argent, mais nous devons gagner de l’argent en ayant à l’esprit la santé publique comme étant l’objectif »

Par ailleurs, le Ministre a rappelé que la prise de conscience des méfaits de la dépigmentation ne date pas d’aujourd’hui et rejette alors la théorie selon laquelle le reportage de France 24 sur l’entreprise Nourishka de la députée Nourane Fotsing serait le point de départ de la répression.

En effet, il y a une vidéo qui circule en ligne où l’on voit Nourane Fotsing boire une boisson dite ‘’éclaircissantes et rajeunissantes’’ tout en expliquant le mode d’emploi au public. Une vidéo qui pour certains semble intéressante ; mais pour d’autres, n’éduque pas la jeunesse.

Pour se défendre, l’entreprise Nourishka affirme que : « Ces produits ne sont pas nocifs, il s’agit de boissons de beauté. Aujourd’hui, on a 124 échantillons de ces produits qui sont dans les laboratoires camerounais, dans quelques jours les laboratoires camerounais vont trancher ».

Aujourd’hui, la dépigmentation volontaire n’est plus l’apanage des femmes car les hommes aussi en sont accros. Cependant, gardez à l’esprit que cette pratique entraîne non seulement des complications cutanées (vergetures, acné, brûlures cutanées), mais est également un facteur de risque d’hypertension artérielle et de diabète.