Son séjour au Burkina Faso n’aura finalement duré que 48 heures. Selon deux sources contactées par l’AFP, Blaise Compaoré est reparti, samedi 9 juillet, en Côte d’Ivoire, son pays de résidence depuis son éviction du pouvoir en octobre 2014 après une insurrection populaire.
Roland Achille DIDE
Selon deux sources, l’une gouvernementale et l’autre aéroportuaire contactées par l’AFP, Blaise Compaoré “a quitté Ouagadougou samedi 9 juillet dans la soirée et a regagné la capitale économique ivoirienne avec sa famille, notamment son épouse et sa fille”. Après 8 ans d’exil, l’ancien Chef de l’Etat a participé, vendredi, à une rencontre avec un autre ancien président, Jean-Baptiste Ouedraogo et l’actuel numéro un Burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
À l’issue de la rencontre, dans une déclaration commune, les deux anciens présidents ont appelé “au dépassement des clivages politiques, générationnels, ethniques, religieux et autres croyances traditionnelles” pour “rebâtir ensemble les fondements du pays dans un sursaut patriotique”. De son côté, Paul-Henri Damiba a appelé à “la cohésion sociale au regard de la situation difficile” que traverse leur pays en proie à la violence jihadiste.
Trois autres anciens présidents également invités n’ont pas participé à la séance de travail qui s’est déroulée au Palais de Kossyam. Il s’agit de Roch Marc Christian Kaboré, Isaac Zida et Michel Kafando. Selon l’actuel homme fort du Burkina Faso, le premier en a été “physiquement empêché par un groupe d’individus”, le second qui vit actuellement en exil au Canada, n’a pas pu venir “pour raisons administratives” et le dernier était absent pour “des raisons de santé”.
Comme à l’allée, c’est un avion affrété par la Côte d’Ivoire, ayant décollé de la base aérienne de Ouagadougou, qui a ramené la délégation de l’ancien président à Abidjan a confirmé la source aéroportuaire de l’AFP.
Très attendu par ses militants et sympathisants qui nourrissaient de véritables “espoirs de paix” à propos, le retour de Blaise Compaoré n’a pas manqué de susciter des remous et de vives critiques de la part des milliers de Burkinabè qui ont appelé à son arrestation d’autant plus que la justice burkinabè l’a condamné, par contumace, en avril dernier à la prison à vie pour son rôle dans l’assassinat en 1987 de son prédécesseur, Thomas Sankara.
Sources: France 24 et AFP