Burkina-Faso : Blaise Compaoré demande pardon à la famille de Thomas Sankara

Publié le 26 July 2022
Burkina-Faso : Blaise Compaoré demande pardon à la famille de Thomas Sankara
Former Burkina Faso President Blaise Compaore (C) leaves the presidential palace in Ouagadougou on July 8, 2022 after a summit of ex-presidents with the country's new strongman, Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, who was sworn in as president earlier this year following a coup. (Photo by OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Reconnu coupable dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara et condamné, par contumace, en avril 2022, à la prison à perpétuité, Blaise Compaoré a présenté, ce mardi 26 juillet, ses excuses à la famille du défunt à travers une lettre adressée au peuple burkinabé. 

Par Roland Achille DIDE et Falone AZINLO

« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara », c’est à travers ces mots que l’ex chef d’État, âgé aujourd’hui de 71 ans, a demandé pardon à ses compatriotes et plus particulièrement à la famille Sankara pour le rôle qu’il a joué dans l’assassinat de son prédécesseur en 1987.

Dans cette lettre adressée au président de la transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, Blaise Compaoré déplore toutes les amertumes dont il a été l’origine pendant son règne et assume entièrement ses erreurs. « J’assume et déplore du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon » a-t-il faire entendre. 

Un mea-culpa pour la réconciliation ?

Chassé du pouvoir par une insurrection populaire en 2014 et refugié depuis lors en Côte d’Ivoire, l’ancien président était revenu au Burkina Faso un bref séjour dans le cadre d’une rencontre des anciens chefs de d’État avec le nouvel homme fort du pays. Bien qu’ayant suscité beaucoup d’espoir chez ses partisans, ce retour au pays avait provoqué de vives polémiques et plusieurs voix s’étaient élevées pour demander son arrestation. Hazard du calendrier ou pas, toujours est-il que moins de trois semaines après ce court séjour en terre natale, l’ancien président qui était apparu très amaigri aux côtés de l’actuel président du Faso a estimé nécessaire de demander pardon aux Burkinabé.

« J’assume et déplore du fond du cœur toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon »

fait savoir Blaise Compaoré dans ce message rendu public par le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo.Tout en exprimant “sa profonde reconnaissance” aux autorités de transition, l’ancien président a appelé les Burkinabè “à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de la Nation”. «Notre pays, le Burkina Faso, vit depuis quelques années l’une des crises les plus graves de son histoire, qui le menace jusqu’à son existence même. Cette nation mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver», a-t-il poursuivi.