BURKINA FASO : ASSISES NATIONALES POUR METTRE SUR PIED UNE NOUVELLE CHARTE DE TRANSITION.

Publié le 14 October 2022

Les assises nationales au Burkina Faso commencent aujourd’hui et prendront fin demain. Le premier enjeu de ces réunions entre représentants de la classe socioprofessionnelle est l’adoption d’une nouvelle charte par l’ensemble des « forces vives. Deuxième question, la nomination d’un nouveau président de transition.

Falone AZINLO

« Il est important pour nous que ces assises ne débouchent pas sur une transition et une démocratie dont les fondements ne reposeraient pas sur les aspirations de notre peuple. Et pour ça, le Front patriotique s’engage et exhorte les participants à privilégier une approche de défense populaire généralisée, la reconquête et la sécurisation de notre territoire et qui consiste à engager sans tarder tout notre peuple et ses ressources nationales dans la guerre contre le terrorisme. » Explique Guy Yogo, secrétaire général du Front patriotique.

Portant essentiellement sur l’élaboration d’une nouvelle charte de transition et sur le choix d’un nouveau président, ces réunions se tiendront pendant deux jours dans la salle des Banquets, Ouaga 2000, deux semaines après la chute du colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba.

Ces rencontres concernent exceptionnellement les “forces dynamiques” de la nation, à savoir les représentants de la classe politique, de la société civile et des populations déplacées. Au total, environ 300 personnes y sont conviées. En dehors du MPSR ( Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration ) et des forces de sécurité, la société civile, les volontaires de la défense de la patrie, les auxiliaires civils des militaires, les organisations traditionnelles et religieuses ont été invités à désigner chacun deux représentants.

Du côté de la classe politique, des militants du MPP, le parti de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, seront de la partie. Nonobstant les divisions internes, l’ancien parti de Blaise Compaoré, le CDP, a également confirmé sa présence.

Cependant, l’on se demande si le capitaine Ibrahim Traoré sera toujours à la tête du pays après ces deux jours d’assises ? Sinon, le gradé avait expliqué qu’il ne resterait pas chef de l’État, qu’il se contenterait plutôt d’assurer les “« affaires courantes »”. Mais force et de constater que ces derniers jours, certains groupes de la société civile ont exprimé leur soutien au soldat. En effet, les partisans du capitaine Ibrahim Traoré ont manifesté dans la rue quelques heures seulement avant le début des assises, exigeant qu’il continue à diriger la transition. Anselme et Yougbaré pour leur part, désirent que ces assises nationales tracent les sillons pour la suite de la transition : « Ça va permettre de tracer les grandes directives de la transition. Le capitaine a dit que le pouvoir ne l’intéresse pas. Il faut qu’il fasse les assises pour élaborer les pistes de transition, mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Je m’attends à ce que le président soit ferme dans ses décisions et oriente ses actions vers la lutte contre l’insécurité. » Par contre, tous les Burkinabès ne partagent pas cet avis ; selon Yacouba Somé, « Il ne peut pas y avoir de changement en consultant toujours les mêmes acteurs. Ce sont toujours les mêmes hommes politiques, les mêmes têtes. Je vois que cela ne changera pas grand-chose. Actuellement, la préoccupation, c’est la sécurité. Ce n’est pas la peine d’organiser des assises. Gouvernement et assemblée de la transition resserrée, les populations espèrent une équipe de « combat » à la tête de la transition. Il va falloir juger si c’est un gouvernement productif.»