ARMEE IVOIRIENNE : UN HAUT GRADE ACCUSÉ D’INCESTE, DES FEMINISTES INTERPELLENT LA JUSTICE

Publié le 7 December 2022

Il y a six mois, l’ex-femme d’un lieutenant-colonel de l’armée ivoirienne a tenté une action en justice. Ses filles se sont plaintes d’avoir été contraintes à des contacts sexuels par leur père. L’association féministe Femmes ivoirienne pour les droits a dénoncé l’inertie de l’affaire et interpellé le procureur.

Falone AZINLO

Un père qui entretiendrait des relations avec ses filles. Marie Paul, responsable des interventions sociales à la Ligue ivoirienne des droits des Femmes en Côte d’Ivoire, a l’habitude de recevoir de telles plaintes. C’est devenu banal, donc plus rien ne la surprend. La particularité de cette affaire réside dans la situation de l’accusé. Il s’agit d’un officier supérieur, lieutenant-colonel de l’armée ivoirienne. Il a tenté d’avoir des relations sexuelles avec ses propres filles, dénonce-t-on. Le rapport médical a également confirmé une inflammation des organes génitaux, conformément au témoignage des filles de 4 et 6 ans.

La mère des deux fillettes a saisi le juge des tutelles, le tribunal de première instance, le tribunal militaire et la brigade des mineurs, mais n’a jamais obtenu gain de cause. Marie-Paule Okri et les militantes de la Ligue dénoncent alors une justice à deux vitesses : « Lorsqu’il s’agit de personnes de cet acabit, malheureusement, la justice est muette. On a des bourreaux qui prennent en confiance et qui se disent qu’il n’y a pas de justice et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. J’interpelle le procureur de la République afin qu’il jette un œil sur cette affaire et que la vérité puisse éclater en plein jour. »

La ligue a publié un communiqué de presse. Après quoi le plaignant a finalement été reçu par la brigade des mineurs. Mais jusqu’à présent, aucune poursuite n’a été engagée et aucune mesure d’éloignement n’a été prise.