Accusé de fraude et d’abus de confiance, Jean-Rémy Yama, principal syndical proche de l’opposition au Gabon et président de Dynamique unitaire, la plus grande centrale syndicale des fonctionnaires gabonais, est en détention préalable au procès depuis cinq mois. Ses collègues syndicats font circuler un manifeste demandant sa libération immédiate pour des raisons sanitaires, qualifiant sa détention d’affaire politique.
Falone AZINLO
L’arrestation de Jean-Rémy Yama s’est déroulée pendant qu’il se rendait au Sénégal pour calibrer son appareil respiratoire, qu’il porte après une apnée. Cependant, le manifeste publié par ses collaborateurs indiquerait que l’appareil est en panne et donc que sa santé bat de l’aile. A cet effet, ils exigent sa libération sans délais et sa prise en charge médicale en urgence.
Plus loin, le même document souligne que Yama est victime de ce que ses signataires appellent une « stratégie politico-judiciaire visant à l’éliminer ». Ils dénoncent sa radiation de la fonction publique un mois après son incarcération et le refus des autorités judiciaires de lui accorder une liberté provisoire malgré son état de santé dégradant.
Pour avoir gain de cause, les auteurs du manifeste n’ont pas l’intention de s’en tenir à la publication d’un document. Ils ont l’ambition de faire entendre leur voix au sein d’instances internationales comme l’Union Européenne, l’Union Africaine et la Commission Africaine des droits de l’homme.
Rappelons que Jean-Rémy Yama, professeur à l’université Omar Bongo, est en détention préventive à la prison centrale de Libreville depuis le 2 mars pour abus de confiance et fraude. Il est accusé d’avoir détourné des fonds d’un projet immobilier destiné à loger décemment les enseignants de l’université.