ANTANANARIVO : LES MARCHANDS AMBULANTS D’REFUSENT DE RETOURNER AU MARCHÉ

Publié le 5 January 2023
ANTANANARIVO : LES MARCHANDS AMBULANTS D'REFUSENT DE RETOURNER AU MARCHÉ

À Madagascar, la plupart des vendeurs de rue préfèrent leur pratique habituelle, plutôt que chacun ait un cabanon au marché dans un immeuble à plusieurs étages construit par la municipalité d’Antananarivo pour dégager les rues de la capitale. 

Falone AZINLO

« On ne vend rien dans le marché à étage. Et en plus, nous sommes les uns sur les autres. Ici, on arrive à gagner pour avoir de quoi manger tous les jours. Nos clients ont l’habitude d’acheter dans la rue. Ce qu’on demande, c’est d’avoir un commerce formel ici jusqu’à ce que la commune trouve une solution satisfaisante pour tout le monde. » . C’est l’argument de Ndriana, l’un des représentants des marchands pour expliquer le refus des siens d’occuper la place du marché. 

Or, les tas de marchandises des vendeurs ambulants : chapeaux, sandales, sacs de voyage, ballons de foot et même téléphones d’occasion…, sont autres sources d’embouteillages dus aux faibles vitesses qui empiètent sur les trottoirs, dans la ville d’Antananarivo centre, obligeant les voitures à ralentir.

Ndriana en particulier a été témoin de la prolifération des commerçants informels au fil des ans et de la crise politique et économique : « La solution pérenne pour résoudre ce problème, c’est de créer des emplois. Dans un pays pauvre, quand les gens ne trouvent pas de travail, être marchand de rue, c’est le dernier recours pour survivre. »

D’un autre côté, il y a aussi ceux qui sont prêts à passer du côté formel si les conditions l’exigent. C’est le cas de Mme Jeanne, qui peut aller au marché régulier tant que le marché régulier fait la promotion de son entreprise de vêtements de sport : « Personne ne choisit de vendre dans la rue comme ça. Mais dans le bâtiment qu’on nous propose, ce sont des gens qui n’ont rien à faire qui y passent leur journée à jouer aux cartes ou aux dominos. Ce ne sont pas des clients ! Il nous faut un marché avec une bonne visibilité pour que les clients puissent savoir où nous trouver. » Au moins 18 000 vendeurs ambulants dans les six quartiers de la capitale sont concernés.