Afrique du Sud

Publié le 13 September 2022

Les cas de violences sexuelles en hausses

Le peuple Sud-Africains a rendu hommage aux femmes le mardi 09 août. Une initiative qui lui est spécifique, en mémoire de la marche des 20.000 femmes qui s’étaient opposées au port du « Domptas », un passeport exigé aux Noirs par le régime de l’apartheid à Pretoria en 1956. Les principaux partis politiques ont profité de l’occasion pour manifester contre les violences sexuelles et sexistes.

Par Falone AZINLO

La tragédie qui a frappé huit femmes en Afrique du Sud est toujours ancrée dans les cœurs. En effet, elles ont été victime de viol collectif commis par 10 mineurs aux visages couverts le 28 juillet dernier. Ces femmes étaient en plein tournage de clip vidéo à proximité d’une mine désaffectée dans la banlieue de Johannesburg.

« Alors qu’elles tentaient de fuir, ils leur ont tiré dessus. Ils les ont forcées à se déshabiller et ils ont commencé à les violer. Huit femmes ont été violées. Elles avaient entre 19 et 35 ans », avait détaillé le ministre de la Police, Bheki Cele. Un drame qui serait survenu exactement trois semaines après un massacre qui a provoqué la mort de 16 personnes dans un bar populaire de Soweto. Le bilan fait aurait révélé qu’une femme est assassinée toutes les 4 heures dans le pays, et que minimum 100 plaintes pour viol sont déposées quotidiennement. A la question de savoir s’il y avait un rapprochement entre ces meurtres et viols, Bheki Cele, Ministre de la police répond que : « la seule chose qu’ils ont en commun, c’est qu’ils instillent la peur chez les Sud-Africains ». Le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa le rejoint en déclarant qu’« À travers tout le pays, les habitants vivent dans la peur, effrayés par les gangsters, les braquages armés, les viols et les meurtres. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables face à cette violence commise par des hommes à leur encontre. » A cela, il ajoute que les violences sexistes et sexuelles sont la deuxième pandémie que l’Afrique du Sud doit affronter à part la COVID 19. « Il ne passe pratiquement pas un jour sans qu’une femme ne soit attaquée, violée ou tuée par un homme. Cela doit cesser ! » a-t-il affirmé.

Élaboration d’un plan d’action

Selon Thandiwe McCloy, de l’organisation People Opposing Women Abuse (POWA), l’une des urgences, prévue dans le plan gouvernemental pour la lutte contre les violences sexuelles est de s’attaquer au volet judiciaire : « Il y a beaucoup de travail à faire là-dessus. La police met souvent trop de temps pour enquêter sur ces cas de violences de genre … Et les auteurs de violences ne respectent pas vraiment les mesures d’éloignement, car ils savent qu’ils ne seront pas poursuivis. » a-t-elle déclaré

Le président de la République quant-à-lui, a affirmé qu’un fonds spécial, alimenté par le secteur privé, a déjà reçu des promesses de dons de plus de 8 millions d’euros. Ce fonds devrait servir à financer la mise en œuvre du plan national pour combattre la violence à l’égard des femmes.

Rappelons que plus de 10 000 personnes ont été violées en Afrique du Sud au premier trimestre de l’année. Cependant, l’Alliance démocratique a demandé le limogeage du ministre de la Police, Bheki Cele. Selon lui, l’une des huit victimes de viol a été « chanceuse » d’avoir été violée par un seul homme.