Comme on pouvait s’y attendre, vu le contexte de la précampagne et de la campagne, la guerre des chiffres et des déclarations a aussitôt commencé dès le lendemain du scrutin. Mouvance présidentielle et opposition sont vite montées au créneau pour réclamer chacune la victoire.
Par Roland Achille DIDE
Les deux principales coalitions de l’opposition, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, qui ont formé une alliance, dans le cadre de ces élections législatives, n’ont pas tardé à prendre la parole dans l’après-midi la journée du lundi 1er août pour revendiquer la victoire tout en accusant le camp d’en face de « manipulation ». Membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Déthié Fall est certain que les résultats du scrutin imposent une cohabitation au président Macky Sall. « L’intercoalition Yewwi-Wallu aura 83 (sièges) dans une Assemblée nationale qui compte 165 députés. Et par conséquent, aura une majorité (…). Donc le prochain président de l’Assemblée nationale, la deuxième personnalité du pays, sera issu de l’intercoalition Yewwi-Wallu » a fait remarquer le député sortant à propos des estimations concernant le nombre de sièges parlementaires obtenus par son camp.
De son côté, tout en invitant les Sénégalais à « se tenir debout », la coalition Wallu Sénégal menée par l’ancien président Abdoulaye Wade, a fait savoir par la voix de Lamine Thiam, qu’aucun coup de force électoral du camp présidentiel ne passera.
Pourtant, en face, la sérénité est de mise. Nous n’avons « aucun doute » sur notre victoire, voilà ce qu’on pouvait entendre de la bouche des principaux responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar ce lundi soir à Dakar. La mouvance présidentielle est tout à fait certaine d’être majoritaire à l’Assemblée nationale. Déjà la veille, Aminata Touré, tête de liste nationale de Benno Bokk Yaakaar avait déjà évoqué une victoire « sans appel » de sa coalition avec 30 départements gagnés sur 46. « Nous récusons toute possibilité de cohabitation, comme déclaré par une certaine opposition. Et nous rassurons nos militants, nous restons majoritaires à l’issue de ce scrutin malgré, il faut le reconnaître, une avancée de l’opposition » a déclaré l’ancienne Première ministre qui reconnaît la défaite de son camp à Dakar, la capitale sénégalaise.
En réponse à ces déclarations, le maire de Dakar, un des responsables de la coalition Yewwi Askan Wi dirigée par le principal opposant Ousmane Sonko a déclaré sur la radio privée RFM qu’il s’agit d’un “vulgaire mensonge” et de “majorité préfabriquée”. “La cohabitation est inévitable. Vous avez perdu cette élection au niveau national. Nous ne l’accepterons pas. Cette forfaiture ne passera pas”, a martelé Barthélémy Dias.
Pour le moment, la seule certitude qui se dégage de ces élections législatives qui a mobilisé 22.000 observateurs nationaux et internationaux est le faible taux de participation. Selon le ministère de l’Intérieur, il n’était que de 22 % au plan national dimanche à 13h, heure locale. Enfin, notons que 7 millions de Sénégalais étaient appelés pour ce scrutin qui s’est déroulé sans incidents majeurs.