Enlisement des violences au Soudan : Le gouvernement pointé du doigt

Publié le 18 July 2022
Enlisement des violences au Soudan : Le gouvernement pointé du doigt

Les manifestants soudanais ont organisé, hier dans les rues de Khartoum et de plusieurs villes du Soudan, des marches pour dénoncer outre la confiscation du pouvoir par les militaires, les violences tribales qui ont provoqué la mort d’une centaine de personnes à travers tout le pays depuis le début de l’année. C’est par des tirs de grenades lacrymogènes que la police  les a dispersé. 

Par Falone AZINLO

Au Soudan, plusieurs sources font état du décès, dans le week-end, d’au moins 60 personnes lors de plusieurs affrontements dans l’État du Nil Bleu au sud-est du pays. Dans ce pays dirigé par les militaires depuis le coup d’Etat d’octobre 2021, la tension sociale est à son comble. Plusieurs décès ont déjà été enregistrés au cours des manifestations antérieures. 

Celles de ce dimanche 17 juillet dans les rues de  Khartoum et de plusieurs villes soudanaises ont été organisées pour venir en soutien aux victimes des affrontements observés dans l’État du Nil Bleu. « Non au tribalisme, non au racisme, nous sommes une famille », telles étaient, entre autres, les clameurs qui se faisaient. Selon les manifestants qui ont été dispersés par la police à l’aide des tirs de grenades lacrymogènes, la résurgence des violences tribales de ces derniers mois, n’est pas sans lien avec la politique menée par les autorités putschistes. 

Selon la  directrice de l’institut Confluence Advisory, la chercheuse soudanaise Kholood Khair, ce sont « les intérêts miniers de certains membres du pouvoir, notamment le numéro 2, le général Hemedti, qui sont à l’origine du retour des conflits ».

Les manifestants d’hier n’ont pas hésité à pointer du doigt les militaires qui selon eux se servent des rivalités ethniques pour se répartir les richesses de ces régions au détriment des populations locales. Il faut dire que le Soudan dispose d’importantes réserves de fer, de cuivre, de manganèse et surtout d’or. En l’espace de quelques années, Khartoum est devenu le troisième producteur d’or africain.