Coalition Niger-Burkina Faso-Mali : l’Alliance des États du Sahel voit le jour

Publié le 17 September 2023

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont franchi un pas de plus dans leur projet commun de faire contre toute intention visant à le déstabiliser. Les trois pays viennent de créer l’Alliance des États du Sahel, à travers une déclaration dite « Charte du Liptako-Gourma ». Laquelle se veut un cadre de mutualisation de leurs efforts pour faire front contre le terrorisme et se donner la main contre toute agression d’où qu’elle vienne.

17 articles et 5 pages. Le document est succinct. Paraphé par les dirigeants au haut niveau des trois pays que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Sereins et souriants, ils ont tous paraphé l’acte de naissance instituant l’Alliance des États du Sahel à travers la Charte du Liptako-Gourma.

« Les parties s’engagent à ne pas recourir entre elles, à la menace, à l’emploi de la force ou à l’agression, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’une partie, à ne pas faire de blocus des ports, des routes, des côtes ou des infrastructures stratégiques d’une partie par les forces armées, à ne pas à partir d’un territoire mis à la disposition par une Partie, perpétrer des attaques ou des agressions contre une autre partie ou des États tiers, à ne pas à partir du territoire d’une partie permettre à des groupes armés, des forces armées irrégulières ou des mercenaires de perpétrer des attaques contre un pays du champ ». L’article 8 de ladite Charte décrit clairement l’engagement et la vision des géniteurs de cette nouvelle alliance.

Les trois pays, faut-il le rappeler sont dirigés par des juntes militaires qui ont pris le pouvoir de force et se disent prêts à restaurer l’ordre sur leurs territoires respectifs. Aussi, sont-ils en froid avec les organisations régionales notamment la Cedeao qui, dans le cas du Niger, continue de faire planer la menace d’une intervention militaire.

L’article 6 de la Charte précise que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ». C’est donc fort de ces engagements aux allures d’assurance que les dirigeants des trois pays l’ont signé, ce samedi 16 septembre 2023, ouvrant ainsi une nouvelle page de leurs relations respectives.

« J’ai signé, ce jour, avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) », a écrit sur le réseau social X, Assimi Goïta. Le colonel à la tête du Mali souligne aussi que la nouvelle alliance a pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations.

Le général Abdourahamane Tiani, Président Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger a lui aussi salué sur le même réseau social ce projet entre les trois pays. « La conviction est grande que nous parviendrons ensemble à éradiquer la menace terroriste qui pèse sur nos nations fraternelles », souligne-t-il, rassuré « qu’ensemble, nous bâtirons un Sahel pacifié, prospère et uni ».

Jonadeleine TADAGBE