Au Sénégal, la chasse à Sonko se poursuit

Publié le 30 July 2023

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko n’est pas au bout de ses peines. Il a été à nouveau inculpé et les charges qui pèsent contre lui inquiètent ses proches. 

Ousmane Sonko a été inculpé ce 29 juillet pour appel à l’insurrection et d’autres crimes et délits. La justice sénégalaise met à sa charge des faits sans aucun lien avec les affaires de mœurs pour lesquelles il était poursuivi. Le procureur Abdoul Karim Diop a révélé au cours du week-end les faits à lui reprochés. Des charges en lien avec des déclarations faites à l’occasion de rassemblements auxquels il aurait participé depuis 2021.

Appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol… La liste est longue. « Cette arrestation n’a rien à voir avec la première procédure dans laquelle a été jugé par contumace », a expliquéle procureur. 

Pour les pro-Sonko, c’est une autre phase du plan anti-Sonko qui se déploie tout simplement. Ousmane Sonko a été arrêté vendredi pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt », selon le procureur. La version que Ousmane Sonko a publiée sur les réseaux sociaux avant son arrestation est toute autre. Il a accusé des forces de sécurité présentes devant son domicile de l’avoir filmé, et a raconté avoir alors « arraché le téléphone et demandé à la personne d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusé de faire. « Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin ». Cette nouvelle arrestation de l’opposant déjà plusieurs fois condamné par la justice n’est pas restée sans réaction à Dakar. Dans la capitale sénégalaise, plusieurs voix se sont fait entendre pour dénoncer cette « chasse à Sonko » qui ne prend pas fin.

Jonadeleine TADAGBE