Baisse de loyers

Publié le 13 March 2023

Le Sénégal veut serrer la vis aux bailleurs réticents

Les prix de location ont triplé ou quadruplé en une décennie au Sénégal. Un nouveau décret a été publié il y a quelques jours pour renverser la tendance. Locataires méfiants face à des bailleurs qui ont déjà foulé sous bottes, sans crainte, des mesures similaires en 2014.

Falone AZINLO

« Il y a des locataires qui ont peur de demander par peur de représailles, explique Elimane Sall, président de l’association sénégalaise des locataires. On a eu des subterfuges permis par la loi et que les bailleurs ont utilisé pour expulser les locataires. C’est-à-dire qu’ils vous donnent un congé de six mois pour occupation personnelle ou bien une démolition-reconstruction et dès que vous sortez, ils remettent en location en augmentant le prix. »

Les baisses de loyers sont échelonnées par décret ; jusqu’à 15% pour les loyers minimaux inférieurs à 300 000 F CFA et jusqu’à 5% pour les loyers supérieurs à 500 000 F CFA. Mais certains locataires ne prennent même pas la peine de demander à leurs propriétaires, car en 2014, les propriétaires ont rapidement trouvé une solution. Cette fois, un organisme indépendant a été créé, la Commission nationale de régulation des loyers du Sénégal, ou Conarel.

Des expériences ont également été organisées. Le comité garantit que si le bailleur refuse de réduire le loyer, le locataire peut le contraindre à accepter le nouveau loyer s’il en a le droit : « Soit il peut le lui envoyer via le système de suivi, soit il le lui enverra à lui, a expliqué le président de la Conarel Momar Ndao »

Les bailleurs pourraient faire face à des amendes et jusqu’à six mois de prison. Une exception : les demandeurs de l’allégement de 2014 ne sont pas soumis à cet allégement.