JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

Publié le 8 March 2023

LA RÉSILIENCE, VERTU POUR LES MIGRANTES SUBSAHARIENNES EN TUNISIE

Le gouvernement tunisien tente d’adoucir la rhétorique du président Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens. Mais le reste des migrants se sent toujours en insécurité. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes Dominique et Sonia, deux ivoiriennes qui ne veulent pas rentrer chez elles haussent le ton.

Falone AZINLO

Partir ou rester ? Le sort concerne Dominique et Sonia, deux ressortissantes ivoiriennes installées en Tunisie depuis 2019. L’une travaille dans une association et l’autre est nounou. Sonia, 30 ans, explique : « J’ai dû prendre un autre travail et je suis partie parce que j’ai été abusée. Il y a eu du mépris et puis il y a eu de l’abus. »

Dominique, 34 ans, souffre de racisme : « Tu es maltraitée dans le bus, on te dit des gros mots. Tu es en train de marcher dans la rue, on voit que tu es noire, la personne te dit : “mon amie, mon amie, sexe à dix dinars”. » Elle a pu résister grâce à son envie de travailler : « Tu ne peux que t’encourager avec le travail que tu fais. Tu vas au travail, tu rentres à la maison, tu vois la vie du bon côté, tu retiens toujours le positif de la chose. »

Dominique se demanda si elle resterait. Elle n’a pas encore fait de demande de logement : “Si ça se complique, je dois rentrer chez moi. Tu travailles, mais tu ne peux pas avoir de compte bancaire, tu ne peux pas envoyer d’argent à ta famille parce que tu n’as pas de permis de résidence. “

Sonia ne s’est pas sentie en sécurité malgré le ton rassurant du président et de l’administration durant le week-end des 4 et 5 mars : “Le problème, c’est que le mal est fait. En ce moment, comme tous les immigrés, je suis sur mes gardes”. Nous restons vigilants. »