TCHAD: LA COMMISSION D’ENQUETE SUR L’INCIDENT DU 20 OCTOBRE SUSCITE DES INTERROGATIONS

Publié le 23 December 2022

Alors que les autorités tchadiennes espéraient servir le pays en mettant en place une mission internationale d’enquête pour faire la lumière sur les zones d’ombre des manifestations du 20 octobre qui ont fait une cinquantaine de morts et 300 blessés, on s’interroge plutôt dans les milieux diplomatiques sur la mise en place une commission régionale.

Falone AZINLO

À travers les médias, il a été rapporté que le gouvernement de transition du Tchad a accepté de mettre en place une commission d’enquête internationale pour découvrir ce qui s’est passé lors de la répression du 20 octobre, notamment en raison de la dispute sur le nombre de victimes, qui selon les sources variait de 50 à 150 personnes, et le fait que les raisons du massacre ne sont toujours pas précises.

La Commission économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui supervise l’enquête a saisi une commission d’enquête internationale composée notamment de représentants de la CEEAC, des Nations unies, de l’Union africaine ou encore francophones. La vision reste la même : Rassurer la communauté internationale. « Mais il n’en est rien », ont noté des sources diplomatiques à Ndjamena, qui ont pointé du doigt un comité composé actuellement de seulement trois représentants de la CEEAC du Burundi, de Sao Tomé et Principe et de la RDC. “L’organisation régionale a assuré que des représentants des autres organisations citées sont en train de rejoindre l’équipe d’enquête, mais la mission touche à sa fin et nous ne voyons personne à l’horizon”, s’inquiète une source sous anonymat.

Entre-temps, le comité a multiplié les rencontres avec les responsables tout en promettant, selon des représentants de la CEEAC au Tchad cités par le diffuseur officiel, qu’il rencontrera “tous les acteurs” de ce drame”, notamment les familles des victimes ou encore celles récemment libérées par le tribunal, avant de se présenter au comité régional d’organisation.

Cependant, les diplomates s’interrogent sur la “fiabilité” d’un tel rapport sans l’ONU. Interrogée sur ce point, une source du palais présidentiel tchadien a renvoyé la balle à la CEEAC, où aucun responsable n’a pu être joint pour le moment.