CÔTE D’IVOIRE: LE GOUVERNEMENT ENCOURAGE LES DOCTORANTS A POSTULER DANS LE SECTEUR PRIVÉ

Publié le 23 November 2022

Récemment, un groupe de médecins s’est réuni pour exiger leur inclusion dans la fonction publique. Hélas, à leur demande, le Premier ministre les incite, par une conférence de presse, à se tourner vers des structures privées ou à se reconvertir carrément.

Falone AZINLO

Patrick Achi admet amèrement que l’État ivoirien ne peut pas se permettre le luxe de recruter des jeunes diplômés chaque année : « L’État, dans les meilleurs cas, embauche entre 15 et 17 000 par an. Malheureusement, bien que nous construisions un certain nombre d’universités, on ne peut pas trouver de postes pour tous. Il faut qu’on commence également à changer de mentalité. Vous n’êtes pas obligé de faire le travail pour lequel vous avez le diplôme. Quand vous essayez, qu’il n’y a pas de place ou que ça ne marche pas, on peut se reconvertir ».

Patrick Achi propose l’option de reconversion dans le pire des cas. À cela Bogui Diakra, docteur en lettres répond : « Se reconvertir ? Oui, mais si et seulement si, cela se fait de manière encadrée. Quant à l’option d’un recrutement dans le secteur privé, On a des universités qui parfois ne sont pas capables de payer le Smic. Vous pouvez être détenteur d’un bac + 8, aller enseigner dans une université privée et percevoir un salaire misérable, c’est vraiment difficile à accepter ».

Près de 3 000 docteurs tentent depuis des mois d’intégrer le secteur public. Parmi eux, le Dr Jean Noël Ehounou, qui semble confiant et plein d’espoir pour une carrière d’enseignant et de chercheur en sciences du climat dans le secteur public : « les laboratoires manquent de bras. « Le manque de docteurs est criant. On a recensé en Côte d’Ivoire une centaine de centres de recherche où il n’y a plus de recrutement depuis dix ans, voire plus ».

Alors Jean Noël Ehounou met toute son énergie dans ses études pour retenter sa chance au concours de la fonction publique l’an prochain avant de prendre en compte la possibilité d’une reconversion en cas d’échec.