CÔTE D’IVOIRE: LES ORGANISATIONS DE COMMERÇANTS SE TIRAILLENT SUR LE POUVOIR D’ACHAT

Publié le 14 November 2022

En Côte d’Ivoire, l’ambiance est tendue ces derniers temps car les avis sont mitigés sur la question du pouvoir d’achat. Avec une inflation toujours élevée et des subventions pour les produits de première nécessité qui commencent à tomber en désuétude, les deux principaux groupes commerciaux du pays discutent de la conduite à tenir.

Falone AZINLO

« La majorité des commerçants sont des analphabètes, donc d’un point de vue de la loi et du droit, ça, ils ne connaissent pas. Donc, on peut prétexter quelque défaut que ce soit pour leur imposer de payer certaines amendes. Et le commerçant n’est pas philanthrope : lorsqu’il paie quelque chose, il reporte ça sur son prix de vente ! », martèle Farikou Soumahoro, président de la FENACCI (Fédération nationale des acteurs du commerce).

La FENACCI s’est d’abord chargée de lancer une grève des commerçants en raison du zèle excessif des forces, avant d’exiger d’eux un peu d’humanisme surtout à l’approche des fêtes de fin d’année.

Cependant, l’Apopc-CI (l’assemblée permanente des entrepreneurs professionnels de Côte d’Ivoire), qui regroupe une cinquantaine d’organisations, a rejeté l’appel à la grève. Pendant ce temps, Mohamed Dembele, président de l’Union des commerçants, admet qu’il y a une confiance aveugle dans le gouvernement : « La situation sociopolitique aujourd’hui est vraiment très apaiséeIl ne faut pas encore monter des tensions qui vont nuire à la bonne cohésion des affaires économiques en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, si on se permet un jour de grève, c’est un manquement d’argent énorme pour nous-mêmes, les commerçants. Donc, on ne peut pas se dire qu’on va faire grève inutilement, comme ça, sans motif valable. »

Au final, l’Apopc-CI l’a emporté. Mais la question du pouvoir d’achat reste d’actualité, bien que Fenacci ait accepté de mettre fin à la grève normalement prévue à cette date.