TCHAD: DES DIPLOMATES ETRANGERS TRAVAILLENT DANS LES COULISSES POUR EMPECHER DE NOUVELLES VIOLENCES

Publié le 10 November 2022

Au Tchad, tous les rassemblements sont interdits jusqu’à nouvel ordre en raison du bain de sang provoqué par les manifestations du 20 octobre.  Le chiffre des détenus grimpe au quotidien. La situation inquiète les chancelleries étrangères qui tentent d’éviter de nouvelles violences.

Falone AZINLO

« Les représentants étrangers font comme ils peuvent, sans surestimer leur influence », a affirmé un diplomate. Plus loin, une chancellerie étrangère avoue : « Nous manquons moyen de pression. Le système est solidement ancré et des sanctions seraient inefficaces ». La plupart s’emploient à empêcher que la situation ne dégénère à nouveau, à faire en sorte que la violence reste impunie et à œuvrer pour une transition crédible. Les objectifs sont parfois difficiles à concilier.

Dans le même temps, deux sources officielles ont révélé que les pays ont pu recueillir des preuves matérielles de la répression des forces tchadiennes en action contre les civils. C’est un élément qui peut être utilisé comme moyen de pression.

Les observateurs ont également déclaré qu’ils ne s’étaient pas trompés. Beaucoup de gens ne croient pas à l’argument du soulèvement armé pour déstabiliser le pays. Une source proche de l’opposition affirme : « L’opposition n’a pas les moyens de prendre le pouvoir. Cette théorie est un prétexte », Considéré comme une bonne source d’information, il laisse cependant entendre que l’opposition a probablement voulu provoquer une réaction pour discréditer le pouvoir.

Cependant, les autorités « attendaient justement d’être provoquées pour donner une bonne leçon aux opposants », selon un observateur. Une réponse brutale peut empêcher toute volonté d’attaquer le système selon un diplomate : « et vous savez quoi ? Je pense que ça a marché », a-t-il martelé.