SÉNÉGAL: UN JOURNALISTE A ÉTÉ ARRETÉ ET UNE AUTRE AGRESSÉE CE WEEK-END

Publié le 7 November 2022

Pape Alé Niang, un journaliste sénégalais, a été interpellé dimanche à son domicile et détenu par la police. Il aurait tenu des propos diffamatoires à l’encontre d’officiers de la gendarmerie et diffusé des documents confidentiels. La veille, Fatou Dione, également journaliste, a été agressée par la police alors qu’elle protégeait des militants au cours d’une manifestation. Les deux affaires ont indigné une coalition de journalistes.

Falone AZINLO

Dans un premier temps, le journaliste Pape Alé Niang est accusé de « recel et publication de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion et propagation de fausses nouvelles ». Dans un second temps, il aurait pointé du doigt la gendarmerie en tenant des propos diffamatoires.

Les charges portées contre Pape Alé Niang sont graves selon son avocat, qui soutient d’ailleurs qu’on essaie de le faire taire. Plusieurs organisations, dont le Syndicat des journalistes et professionnels des médias (Synpics), ont dénoncé l’arrestation de Pape Alé Niang. Une partie de la classe politique “dénonce aussi des complots pour intimider les journalistes”. Pour l’heure, les autorités judiciaires et la police ne se sont pas exprimé.

Cependant, l’arrestation de Pape Alé Niang n’est pas le seul évènement objet de polémique sur la toile. Fatou Dione, journaliste a été agressée par les forces de l’ordre lors d’une manifestation. Cette dernière a été d’urgence conduite à l’hôpital. Pour le syndicat, c’est l’agression de trop et il a alerté les autorités, il y a deux semaines, de la multiplication des violences contre les journalistes.

« Ces attaques-là doivent cesser parce que les journalistes sont des acteurs importants dans la démocratie. Tous les esprits sont focalisés sur 2024 qui sont vraiment des échéances majeures dans la vie politique sénégalaise. Et nous estimons que la presse à un rôle majeur à jouer pour relayer ces événements-là pour que l’opinion soit édifiée sur ce qui se passe au Sénégal. » Maguette Ndong, porte-parole du Synpics.